Les Égyptiens avaient compris que, contrairement à l’inné, l’acquis peut se perdre très rapidement et conduire, s’il n’est pas réactualisé, à l’amnésie, à l’ignorance et à la barbarie. C’est à travers la notion de la héka, traduite par magie, que l’Égypte ancienne a réussi à entretenir l’ordre du monde et à repousser en permanence les forces du chaos. Le siège de la pratique de la magie se trouve dans le cœur-conscience, le centre des plus fines perceptions. Réceptacle de la force divine, il répond de la rectitude du magicien face à ses juges ici-bas et dans l’au-delà.
La finalité de cet ouvrage est d’exprimer l’actualité de la pensée égyptienne, revalorisée par les nouveaux courants anthropologiques de l’imagination, et même par la psychanalyse et la psychologie profonde. Il développe avec profondeur un concept essentiel de cette civilisation qui est resté caché, camouflé et souvent déformé, à savoir le concept de magie et sa relation avec les transfigurations nécessaires de l’être intérieur de celui qui pratique ces rites. Il ne s’agit pas de formules mécaniques et sans âmes ; elles exigent de la vie et de la conscience qui partent du cœur pour atteindre leur efficacité, et un haut degré de préparation au niveau de la connaissance et de la maîtrise de soi-même.